Du coup, le prix de l’alcool, ce sont les riches qui le payent ?
Eh bien non, ou en tout cas pas nécessairement. « On observe des conséquences sanitaires liées à l’alcool plus importantes chez les personnes à niveau socio-économique faible », explique Michaël Hogge.
Il voit trois hypothèses qui permettent d’expliquer cette situation :
- Les inégalités sociales de santé. Les personnes qui ont des niveaux d’éducation et de revenus moindres auront moins accès à l’information sur les risques de leur consommation d’alcool, ils la comprennent moins facilement et seront moins à même de l’utiliser pour diminuer les risques.
- Les personnes vivant dans la précarité sont exposées à d’autres problèmes de santé, liés au surpoids, au tabagisme et l’alcool peut potentiellement aggraver des conditions de santé déjà fragiles.
- L’alcool peut avoir un effet de déclassement social. Michaël Hogge rappelle que la surconsommation d’alcool chez les jeunes a un impact sur la réussite, et influencera le futur socio-économique.
Pour rappel, le coût social lié à l’abus d’alcool est de 2,1 milliards d’euros en Belgique.
De l’autre côté de l’échelle sociale, les conséquences de l’alcool, c’est plutôt d’induire la réussite, rappelle Michaël Hogge. « L’alcool fait l’objet d’une considération positive dans la société. On le présente comme un facilitateur social, et on retrouve cela notamment au niveau des politiques. On voit les difficultés qu’ils ont pour mettre en place des mesures afin de diminuer l’accessibilité de l’alcool. On ne peut pas dire que la Belgique soit en avance là-dessus quand on voit le temps qu’il a fallu pour mettre en place un système de contrôle pour l’âge… Pour comprendre pourquoi les plus riches ont tendance à boire, il faut aussi ne pas oublier qu’on sort plus souvent quand on a les moyens, qu’on est plus souvent présent dans des soirées de gala, des représentations (et les politiciens aussi, d’ailleurs).
Lire l’interview croisée de deux ténors du PS, Charles Picqué et Rudy Demotte.
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