2590 répondants.
Pour bien décoder ces résultats, il faut d’abord rappeler qui a répondu à notre questionnaire. Le site medor.coop/alcool a enregistré 2 590 participations valides. Le profil de nos répondants les positionne dans des catégories de la population où l’on boit plus que dans la moyenne, en termes de régularité. Seuls 5,93 % d’entre eux déclarent ne jamais boire d’alcool, alors que 18 % des Belges n'ont rien bu les 12 derniers mois.
Côté pyramide des âges, les trois quarts des répondants ont entre 25 et 49 ans (ils constituent seulement 1/3 de la population belge). Et si l’on compte un peu moins de femmes (47 %) que dans la population générale (51 %), c’est surtout le niveau de diplôme qui distingue nos participants du reste de la population.
Ils sont 60 % de diplômés universitaires, contre 20 % de diplômés du supérieur de type long dans la population générale. Or, la consommation quotidienne augmente avec le niveau d’éducation (voir "L'alcool, un problème de riche?").
Alors non, les répondants médoriens ne sont « représentatifs » de la population belge. Mais leurs réponses sont quand même pertinentes. Pierre Maurage, chercheur spécialisé en alcoologie à l’UCL et au FNRS, explique :
« Clairement, cet échantillon n’est pas représentatif de la population belge. En revanche, il constitue un important échantillon sur une petite partie de population, très homogène. On peut dire des choses solides sur cette petite partie (les 25–49 ans au niveau de diplôme supérieur à la moyenne). D’autant que le type de questions nous renseigne sur le rapport intime et social de cette catégorie de population à l’alcool, qui a rarement fait l’objet d’études chiffrées. »
Pour lui, les résultats peuvent être interprétés « car c’est un panel qui n’est pas sous-informé sur les effets de l’alcool, mais qui se rend bien compte que l’alcool pose problème. Les répondants ont les outils culturels, sociaux et intellectuels pour se rendre compte des effets négatifs, et ce qui est particulièrement intéressant, c’est que malgré cela, l’alcool tient une place prépondérante dans leur vie. Une place ambiguë, faite de positif et négatif, de prise de risque contrôlée, de modération subjective… »
Sources: Enquête de santé, 2013, Institut scientifique de santé publique, Belgique. – Statbel. Enquête sur les forces de travail, 2017. Calculs : IWEPS.